Comme un manteau de misère
un chemisier déchiré, solitaire
des jupons intimes cousus de chaînes
entachés de honte et de gêne
dans un garde-robe suspendus
Suspendue, elle a jeté l’éponge
et nous, nous si l’on y songe
insouciants des mondes qui l’habitaient
n’avons vu que son sourire et sa jeunesse
ne voyions que sa beauté pleine de promesses
La peau sensible par des fumées inhalées
le corps en extase, envahi d'obscurité
la tête en ivresse, sans princesse ni lune
jeune femme consumée, sans fortune
enserrée d’intenses plaisirs suspendus
Suspendue, elle a jeté l’éponge
et nous, nous si l’on y songe
aveugles à l'isolement qu'elle se construisait
avec des excuses plausibles, pour les retards
et ses allergies, pour les précipités départs
Comme une odyssée d’Ulysse à l’écoute des sirènes
captive de jours-nuits par l'anesthésie des stimulants
itinéraire de tendresse, étrange, à coûts exorbitants
où les destinations promises ne sont qu'illusions
où rien n’a d'importance sauf… cette addiction
Et nous, nous lorsqu’on y songe
sans la colère au bout de nos yeux
ni la haine au bout de nos lèvres
sans le glaive contre ces trafics
qui illuminent boulevard des ténèbres
Et nous, nous lorsqu’on y songe
sommes désarmés contre ces instants d’oublis sans chagrin
qui font briller et rendre attirants des jours sans lendemains
Comme un manteau de misère un chemisier déchiré, solitaire
des jupons intimes cousus de chaînes
entachés de honte et de gêne
dans un garde-robe suspendus
Suspendue, elle a jeté l’éponge
et nous, nous parce qu’on y songe
avons nuage au cœur aux fins d’août, moment de peine
depuis qu'elle a placé l'éponge et son avenir à la benne
Je relis tes mots et songe à la vie que nous épongeons pour recommencer. Magnifique comme tout tes poèmes,