Par le sentier de la forêt de mes errances
où des souffles de colère en agitent les cîmes
les feuillages irrités hurlent leurs fruits aux abîmes
que l’humus mouillé accueille sans souffrance
Un chablis soudain me chamboule le cœur
l’orage par cette éclaircie terrorise le sous-bois
et longtemps l’écho ira en atténuant le fracas
Passer dessus ? Glisser dessous ? J’en reste songeur
j’essaie de fuir avec les pas figés du rêveur ébahi
et ce mirage me mène aux étreintes d’amour interdit
C’est alors qu’un grand hêtre, père d’autres êtres
fut saisi par le tonnerre d’une cruelle furie
faisant tomber une branche, lourd bras justicier
vers un arbre vieux, rongé par une autre vie
Puis me voilà blessé, au sol, le tronc allongé
nul ours, ni loup ne sont venus me dévorer
comme un ermite, nul besoin d’aide, je sais y faire
je me désagrège moi-même par vers après vers
Comments