Lent paysage pesant de blanc nouveau
de lointains pylônes pâles à bras d’anges
d’arbres ployés par les heures courbés
panorama sculptural imperceptible
aux regards des conducteurs immobilisés
Lent paysage pesant de blanc caniveau
les chars ne tarderont pas à l’ennoircir
par de longs traits routiniers
tout en crasse routière gelée
que les chauffards ne sauront observer
J'imagine l’invisible harfang
juché sur un banc de neige nécrosée
par des pneus soulevant des eaux usées
guettant la mort dans l'âme un bolide
buvant bitume allant s'incorporer au décor
« Un connard épouse un tronçon mortel »
dira le canard du matin
Lent paysage pesant de blanc nouveau
deux guirlandes de tôle qui s'égrènent
goutte à goutte
comme des chapelets de temps perdu
et face à face
roulent s’écoulant loin du drame
« Ce pays serait si beau à voir, sans les automobiles »
Comments